Et après 2_2

(ré)inventer l’après ⎜2/2 

Laurent Estoppey, compositeur, saxophoniste, artiste sonore et directeur artistique de l’Ensemble Babel Lausanne, peut être considéré un pont musical entre l’Europe et les Etats-Unis depuis de nombreuses années.

En tant qu’expert des deux continents, je l’ai invité à s’interroger et s’exprimer par rapport aux conséquences de la pandémie du corona virus sur la création musicale des deux côtés de l’Atlantique.

Estoppey a mené une enquête à grande échelle des deux côtés de l’océan Atlantique.

Je vous invite à découvrir ses propos… – joint la deuxième partie:

Portrait Laurent Estoppey©Wayne Reich

 

Laurent Estoppey
Les plus grands manques de tou.te.s les musicien.ne.s durant le confinement sont facilement identifiables et partagés: jouer avec d’autres, jouer en face d’un public, serrer ses proches et ami.e.s dans les bras.

Cette situation permet cependant à certain.ne.s de développer des pensées et des projets de long termes, d’explorer de nouvelles pistes, à un autre rythme. Les approches du numérique et de ses possibilités sont également très différentes d’une personne à l’autre.

« La distanciation ouvre par exemple des pistes de réflexion intéressantes pour les questions liées à la performance dans un cadre contraignant, les limites du corps et la manière dont le son sen échappe, habite lespace, prolonge un geste, en rencontre dautres. Cest ce genre de direction qui capte mon attention pour le moment. » 


Laurent Estoppey, Caroline County

De nouvelles formes de projets voient le jour, dont il est encore bien difficile de savoir si elles s(er)ont vraiment satisfaisantes, mais répondent à une envie, un besoin de faire, de poursuivre une quête. (voir liens ci-dessous)

De nombreux « disques » vont voir le jour ces prochains temps…mais pour quel public? Et pour quel prix?

Car si les musicien.ne.s sont clairement en manque de public, est-ce que le contraire est également vrai? La gratuité a-t-elle creusé son chemin dans l’esprit du public (numérique)?

L’édifiant exemple de ce concert de rock à Genève au mois de mai visionné en direct ou en différé par 13’000 personnes sur lesquelles (tout le monde était invité à payer un prix proposé ou libre) …13 personnes ont payé quelque chose, est évidemment inquiétant.

La « relance » engagée par certaine villes – certes en payant les artistes – en offrant des spectacles gratuits laisse également perplexe. On habitue le public à un accès facile et gratuit à la culture, empêchant celle-ci d’être réellement professionnalisée.

« Je crains quau fur et à mesure de la relance, cette parenthèse nait servi, malgré les promesses de soutien aux métiers essentiels, les promesses de ré-envisager les priorités, qu’à forger les prochains discours de crise et daustérité.

Jespère toutefois que le fait davoir expérimenter un rare moment de « déviation » dans notre rythme de production, y compris dans lindustrie culturelle, restera dans la mémoire de quelques personnes qui envisageront tout ça différemment. » 


Dragos Tara, Horde

La passion des musicien.ne.s des deux côtés de l’Atlantique est intacte, mais aurons-nous l’énergie de rendre nos activités viables et reconnues comme réelles professions?

Beaucoup de question artistiques restent ouvertes:
Doit-on réinventer la situation de concert en fonction des normes sanitaires qui pourraient perdurer?

Les modes de créations et diffusions esquissés ces derniers mois deviendront-ils une nouvelles normes et si oui, ne seront-ils qu’un pis-aller?

Est-ce que la crise renforcera nos revendications et nos besoins artistiques ou nous poussera-t-elle vers un quasi-renoncement économique de la pratique musicale telles que vécu aux USA?

On se rend compte également que les associations de musicien.ne.s telles que SONART et la FGMC (Fédération genevoise des musiques de création) ont elles-aussi un rôle très important à jouer dans la réflexion et la gestion de « l’après ».


Viva Sanchez, Brice Catherin, Numéro 2

En conclusion, deux réflexions de musiciens américains:

« Je pense que la scène musicale était très excitante mais totalement moribonde. Ce qui me manque le plus est peut-être ce qui n’a jamais existé »

« La pandémie m’a sauvé d’un burn-out. J’apprécie cette période et essaie d’en tirer le maximum, par la méditation, la réflection et le jardinage. La crise sanitaire et le (potentiel) réveil politique sont extrêmement inspirants et stimulants pour la composition de musiques et de chansons. »

A nous de réagir et de rêver!
Laurent Estoppey (2/2)

Liens à des projets spécifiques réalisés durant le confinement:
Atomwrec Bob Parking Garage Bidness
Brice Catherin / Noisebringers
Jacques Demierre Decálogo Sonoro – 3° entrega
Nicolas Lira 72 seconds solos
Dragos Tara Lisières (avec entre autres Patricia Bosshard, Laurent Estoppey…)
Andrew Weathers Llano Estacado Monad Band
Association Insubordinations / Cyril Bondy, Jacques Demierre, Anouck Genthon…
ensemBle baBel Walking Venezia
Hyper-Duo (Julien Mégroz et Gilles Grimaître)
Article suggéré par Julien Mégroz

Les textes en italiques sont des citations de musicien.ne.s ayant participé au sondage:
Antonio Albanese, Aaron Bachelder, Cyril Bondi, Patricia Bosshard, Laurent Bruttin, Brice Catherin, Vattel Cherry, Jacques Demierre, Susan Fancher, Edmée Fleury, Antoine Francoise, Shawn Galvin, Anouck Genthon, James Gilmore, Gary Heidt, Jonas Kocher, Antoine Läng, Nicolas Lira, Julien Mégroz, David Meier, David Menestres, Luc Müller ,Raphaël Ortis, Robert Pence, Will Redman, Noëlle Reymond, Viva Sanchez, Dragos Tara, Vinz Vonlanthen, Andrew Weathers.

Un immense merci à tou.te.s!

Neo-Profiles: Laurent Estoppey, Association Amalthea, Julien Mégroz, Jonas KocherDragos Tara, Ensemble Babel, Jacques Demierre

Et après??? 1_2

Laurent Estoppey, compositeur, saxophoniste, artiste sonore et directeur artistique de l’Ensemble BaBel Lausanne, peut être considéré un pont musical entre l’Europe et les Etats-Unis depuis de nombreuses années. Il a initié de nombreux projets de collaboration intercontinentaux entre musique expérimentale, transdisciplinaire, improvisée et art sonore.

En tant qu’expert des deux continents, je l’ai invité à s’interroger et s’exprimer par rapport aux conséquences de la pandémie du corona virus sur la création musicale des deux côtés de l’Atlantique.

Estoppey a mené une enquête à grande échelle des deux côtés de l’océan Atlantique – la conclusion : la pandémie a révélé la fragilité du système et encouragé une remise en question fondamentale du secteur de la musique en tant que tel, mais elle a également inspiré de nouvelles méthodes de création et de collaboration.

Je vous invite à découvrir ses propos… – un texte en deux parties:

Portrait Laurent Estoppey©Wayne Reich

voir les choses en face ⎜1/2 

Laurent Estoppey
Bon, on va pas se le cacher, on s’est toutes et tous pris un sacré coup de massue. Et même pas forcément « que » financier, quelque chose qui nous touche au plus profond, une crise existentielle qui nous oblige à rêver à d’autres possibles.

Est-ce que la pandémie et ses conséquences sont vécues de la même manière des deux côtés de l’Atlantique?

Pour tenter de répondre à cette question – et comme il y a presque autant de situations que de musicien.ne.s – j’ai envoyé au début du mois de juin un petit questionnaire à une quarantaine de musicien.ne.s ayant tou.te.s des activités plutôt indépendantes dans les domaines des musique contemporaines, improvisées et expérimentales.


Ensemble BaBel, Christian Marclay: Screenplay part.2

La générosité et la franchise des réponses m’ont particulièrement touché, reflet du besoin de s’exprimer en cette période de manques et frustrations. Là où je m’attendais à des réponses brèves, beaucoup ont développé de nombreux points de réflexions.

A ma grande surprise, à la seule différence que les musicien.ne.s aux Etats-Unis n’ont pas ou presque pas de possibilités de dédommagement (en sachant que les cachets – quand il y en a – sont bien plus bas que les suisses ou européens en général et les possibilités de subventions privées ou publiques entre cinq et dix fois inférieures), les réactions artistiques sont absolument les mêmes pour la plupart d’entre-elles.eux.


Ensemble Batida, Haiku

« On se rend compte que pour tout le monde, même si l’argent est important, ce n’est pas le principal. Les derniers mois ont empêchés des projets de se faire, instauré un doute immense chez la plupart d’entre-nous. »

« Cette situation a une influence sur ma vie et touche donc de fait aussi ma pratique artistique, mais plutôt par un effet global diffus, qui va se révéler, mais plus tard, sûrement. »

Si pour beaucoup d’américain.ne.s faire de la musique n’est que peu relié à l’aspect économique, les créateurs de musique suisses ont eu la preuve au-travers de la situation de la pandémie d’une grande précarité de notre profession. « Comme beaucoup de gens dans ce métier, je me protège en faisant un autre métier. »


Julien Mégroz, Défibrillation décongelée

Les réactions à la crise ont été – très logiquement – presque partout semblables: d’abord la frustration, la réaction aux arrêts forcés, puis la découverte d’autres espaces, physiques et temporels, qui nous ont mené.e.s à une profonde introspection, et à une grande remise en questions – en tous cas jusqu’à ce que les activités semblent recommencer – de la situation « d’avant ».

« Suis-je un créateur ou un gestionnaire de projets? »

Revenons alors à cet « avant «  par quelques remarques que beaucoup partagent:

« Dans un sens cela montre la fragilité d’un système. La musique est le parent pauvre des arts de la scène. Principalement car elle n’a su se professionnaliser à l’image du monde du théâtre et de la danse « .

« Cette crise met en exergue la manière « bout de ficelle » denvisager le métier de musicien en Suisse, on se démerde comme on peut pour gagner sa vie et avoir assez de temps pour créer. ».

« Cela a permis de mettre en lumière la précarité et les dysfonctionnements à lendroit des musiques de création. »

« Est-ce que ce mode de fonctionnement génère vraiment un travail de qualité ou ne fait-il qu’ajouter des ‘events’ en plus à la quantité de produit culturels environnants?

Qu’est-ce que j’ai vraiment à dire en tant qu’artiste? Est-ce que je veux être encore longtemps aussi dépendant d’un marché culturel et d’un soutien étatique ou privé?

Suis-je un créateur ou un gestionnaire de projets? « 


Laurent Estoppey, Always something there

Toutes les questions déjà en présence avant la crise sont cruciales. On observe cependant une effrayante différence des deux côtés de l’Atlantique. Là où les américain.e.s ont baissé les bras depuis longtemps sur d’éventuels revenus provenant de leurs activités artistiques (la plupart enseignent à plein temps et n’ont que très peu de temps à consacrer aux concerts ou ont des professions totalement autres « pour payer les factures », comme informaticiens, traducteurs, graphistes…), les suisses veulent croire à une valorisation de leur art. Mais: « On nous demande à nous d’être créatifs, de rebondir, de trouver des solution, alors qu’à mon sens le combat est politique. La question est: voulons-nous de réelles conditions de travail pour les artistes et les musiciens? »
Laurent Estoppey (1/2 )

Liens à des projets spécifiques réalisés durant le confinement:
Atomwrec Bob Parking Garage Bidness
Brice Catherin / Noisebringers
Jacques Demierre Decálogo Sonoro – 3° entrega
Nicolas Lira 72 seconds solos
Dragos Tara Lisières (avec entre autres Patricia Bosshard, Laurent Estoppey…)
Andrew Weathers Llano Estacado Monad Band
Association Insubordinations / Cyril Bondy, Jacques Demierre, Anouck Genthon…
ensemBle baBel Walking Venezia
Hyper-Duo (Julien Mégroz et Gilles Grimaître)
Article suggéré par Julien Mégroz

Les textes en italiques sont des citations de musicien.ne.s ayant participé au sondage:
Antonio Albanese, Aaron Bachelder, Cyril Bondi, Patricia Bosshard, Laurent Bruttin, Brice Catherin, Vattel Cherry, Jacques Demierre, Susan Fancher, Edmée Fleury, Antoine Francoise, Shawn Galvin, Anouck Genthon, James Gilmore, Gary Heidt, Jonas Kocher, Antoine Läng, Nicolas Lira, Julien Mégroz, David Meier, David Menestres, Luc Müller ,Raphaël Ortis, Robert Pence, Will Redman, Noëlle Reymond, Viva Sanchez, Dragos Tara, Vinz Vonlanthen, Andrew Weathers.

Un immense merci à tou.te.s!

Neo-Profiles: Laurent Estoppey, Association Amalthea, Julien Mégroz, Jonas KocherDragos Tara, Ensemble Babel, Jacques Demierre

Ensemble Contrechamps Genève – Expérimentation et héritage

Entretien avec Serge Vuille, directeur artistique Ensemble Contrechamps Genève

Serge Vuille

Gabrielle Weber
Après dix ans de
séjour à Londres, Serge Vuille, percussionniste et directeur sortant de l’ensemble de musique contemporaine WeSpoke – est de retour en Suisse romande, sa région natale, où il a repris la direction artistique de l’ensemble Contrechamps. Dans cet entretien, Serge Vuille parle du positionnement de Contrechamps et présente sa première saison qui débutera en septembre 2019. 
 
Serge Vuille, en tant que jeune musicienpercussionniste et programmateur, vous venez plutôt de la scène expérimentale. Vous vous trouvez à la tête de l’ensemble le plus important et le plus riche en traditions de Suisse romande. Quelle est votre position par rapport à la tradition et à l’histoire de l’ensemble?
Les quarante ans d’histoire de Contrechamps sont un héritage qui me tient à cœur. Il y a un coté « muséal«  crucial à un ensemble contemporaine, continuer à faire vivre des chefs-d’œuvre qui sont historiquement importants. D‘un autre coté il y a toute la partie concernant la création, la recherche et lexpérimentation. J’aime bien mettre en relation ces deux aspects dans mes programmes.

Comment l’Ensemble Contrechamps se positionne-t-il en tant que véritable ensemble instrumental vis-à-vis des tendances transdisciplinaires et multimédia?
Cette question est centrale dans le cadre de l’activité d’un ensemble comme Contrechamps: Quelle est la place de l’instrument acoustique dans l’expérimentation sonore et musicale au 21ième siècle? Je constate qu’il y a toujours une grande fascination pour la musique instrumentale, le concept de virtuosité et même tout simplement le son acoustique. 

« Il y a un aspect qui reste absolument magique, être assis dans une salle silencieuse, et entendre un instrument. »

C’est important de trouver un équilibre entre le répertoire, qui fait partie de l’histoire et de l’ADN de l’ensemble, et de l’autre côté, de chercher des nouvelles solutions pour une création de musique instrumentale ou hybride, dans un paysage musical qui a connu des révolutions fondamentales, depuis une dizaine d’années. La prochaine saison, on invitera non seulement des compositeurs classiques, mais aussi des artistes, des danseuses qui approchent le concept de composition.

Concert, Maryanne Amacher, Geneva, May 7, 2019, Ensemble Contrechamps

Vous avez programmé deux concerts dans la saison en cours qui reflètent deux aspects principaux de votre travail des années passées : l’espace collaboratif entre les arts plastiques et la musique instrumentale
Le premier est intitulé Sculptures sonore. Pour ce concert j’ai invité une sculptrice sonore, Rebecca Glover. Pendant le concert, les musiciens ont trouvé différentes dispositions autour du publique, et Rebecca interagit avec ses instruments électroniques. Le programme a été complété avec des œuvres de Rebecca Saunders, Alvin Lucier et Paula Matthusen.

Rebecca Saunders, Concert Sculptures sonores, Genève 1.11.2018 ©Contrechamps

Le deuxième concert présentait Marianne Ammacher, une compositrice américaine qui s’intéresse à la perception du son et la conscientisation physiologique de l’écoute, avec une partie importante d’électronique, en combinaison de manière exceptionnelle avec des instruments.

« S’il fallait mettre un label sur les choses qui me plaisent en programmation, ça serait des créations, avec beaucoup d’expérimentation et une grande prise de risque, placées dans le contexte et en vis-à-vis du canon historique. »

On voit dans les programmes mentionnés, que vous vous engagez pour l‘équilibre des genres dans la programmation. 

La question de l’équilibre des genres est une question sociétale, qui n’est pas spécifique à la musique contemporaine. Les arts doivent aussi jouer un rôle de modèle dans la société. Chercher un équilibre oblige par contre à orienter sa recherche. Ce qui me convainc finalement c’est les résultats des recherches: la qualité de mon programme est atteinte grâce à cet équilibre. 

Vous vous intéressez beaucoup à l’aspect social du concert, au rituel qui l’accompagne
Le coté social de la démarche artistique est toujours négligé dans le monde de la musique contemporaine. On doit chercher des formats qui encouragent à prendre un risque vis-à-vis des contenus et permettent des échanges de manière spontanée. Mon expérience comme curateur de la série Kammerklang au Café Otto à Londres m’a convaincu que c’est possible : créer une ambiance qui soit détendue, toute en arrivant à garder la concentration nécessaire. 
Mais il faut y prêter attention.  

Concert Sculptures sonores, Genève 1.11.2018 ©Samuel Rubio

Quest-ce qu’on peut attendre de la nouvelle saison
Le titre de la saison est résonance par sympathie. C‘est un processus physique à travers lequel des instruments qui sont placés proche d’une source sonore commencent à résonner même si on ne les touche pas. Mon expérience à Genève était que j’ai pu rencontrer beaucoup de partenaires, sentir qu’il y avait des résonances qui commençaient à s’activer. Une grande partie de la saison est construite autour de cela.

Dans cette saison, il y aura douze concerts, avec des nombreuses créations et beaucoup d’expérimentation, par exemple un opéra de Mathieu Shlomowitz, en collaboration avec le Grand Théâtre de Genève.  

En ce qui est des compositions, nous avons invité entre autres Christine Sun Kim, artiste visuelle sourde-muette, le musicien électronique Thomas Ankersmit, le compositeur genevois Jacques Demierre, la canadienne Chiyoko Szlavnics et le groupe Punk-Rock genevois Massicot, etc. Trois concerts seront donnés à la « Gare du Nord » à Bâle, où Contrechamps est invité.
On commence la saison, avec une préouverture, le 25 août, à six heures du matin aux Bains des Pâquis avec le Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen ;  c’est au lever du soleil, au bord du lac, en plein air, dans une atmosphère complètement magique

Est-ce qu’il reste des souhaits pour l’Ensemble?
Mon souhait c’est de présenter la scène dans toute sa diversité, toute sa richesse, avec un équilibre entre le passé, le présent et le futur, entre les genres et entre les formats, ainsi qu’entre les artistes et le publique.

Interview Gabrielle Weber 

Ensemble Contrechamps: concert ouverture saison: Messiaen, Quatuor pour la fin du temps, 25 août 2019, 6h, Bains des Pâquis

Emission SRF:
9.10.2019, 20h: « Musik unserer Zeit »

neo-profiles:
Contrechamps, WeSpoke